Afrique et Caraïbes : Restitution, conflits et souveraineté en question

Cette semaine, l’actualité met en lumière des enjeux historiques, politiques et culturels majeurs. Haïti pourrait-elle obtenir réparation pour la dette injuste imposée par la France ? En RDC, l’offensive du M23 plonge Goma dans une crise humanitaire alarmante. En Guadeloupe, le Caribbean Rum & Food Festival célèbre l’art de vivre caribéen. Enfin, le Mali, le Niger et le Burkina Faso tournent définitivement la page de la CEDEAO et affirment leur souveraineté. 🔎✨

La France va-t-elle indemniser Haïti de la dette injuste qu’elle lui a imposée ?

Lors d’une discussion entre le président français Emmanuel Macron et le président du conseil de transition d’Haïti, Leslie Voltaire, une possibilité d’une restitution par la France de l’indemnité d’indépendance a été évoquée. Leslie Voltaire a précisé que cette idée de restitution n’émanait pas de lui, mais de Macron lui-même.

Contexte de cette restitution

En 1825, après une révolte d’esclaves victorieuse, Haïti obtient son indépendance de la France. Cependant, le roi Charles X impose le versement d’une indemnité de 150 millions de francs or aux anciens colons pour reconnaître cette indépendance.

Cette somme colossale, équivalente à plusieurs milliards de dollars aujourd’hui, a plongé Haïti dans une dette contractée auprès de banques françaises. Le remboursement de cette dette a littéralement plongé Haïti dans la pauvreté qu’elle connaît jusqu’à ce jour.

Une déclaration imprécise sur la forme et la nature concrète de cette restitution

Bien que cette mention de restitution n’ait pas été confirmée par l’Élysée, Emmanuel Macron a déclaré qu’il ferait une déclaration à ce sujet le 17 avril 2025, date du bicentenaire de cette rançon. De plus, les modalités de cette restitution n’ont pas été précisées à ce stade.

Est-ce qu’il s’agira d’une restitution financière ou symbolique ? Affaire à suivre.

Le Caribbean Rum & Food Festival : Rhums, saveurs et artisanat de Guadeloupe

La commune de Sainte-Rose, en Guadeloupe, a accueilli la deuxième édition du Caribbean Rum & Food Festival les 1er et 2 février, mettant en valeur divers aspects de la culture et de la gastronomie locales caribéennes.

Un festival plein de saveurs

Le Caribbean Rum & food festival est un lieu de découverte et de célébration des saveurs caribéennes, où l’on peut déguster des rhums d’exception, apprécier les produits locaux et assister à des démonstrations culinaires. Le festival propose à ses visiteurs une large sélection de rhums, avec 25 marques différentes et la possibilité de participer à des dégustations à l’aveugle.

L’événement met également en avant les spécialités culinaires caribéennes, avec un accent sur les produits et les recettes locales. On y trouve des artisans qui proposent des confitures, pâtes à tartiner et sirops.

Une célébration de la culture caribéenne

Lors de ce festival, les artisans locaux ainsi que leurs produits sont mis en avant, le tout dans une ambiance conviviale et chaleureuse. Il permet de mettre en lumière l’art de vivre caribéen et son penchant pour la fête tout en offrant l’opportunité d’en apprendre davantage sur les produits et les saveurs de la région, de découvrir de nouvelles recettes et d’apprécier les spécificités des rhums caribéens. Il offre une immersion dans la culture locale à travers sa gastronomie et ses traditions.

Ne manquez pas la prochaine édition de ce festival, une occasion unique de vivre une expérience inoubliable au cœur des saveurs caribéennes ! Le Caribbean Rum & Food Festival vous ouvre ses portes pour une immersion totale dans la culture de la région. Ce festival est l’événement idéal pour les amateurs de rhum, les passionnés de gastronomie, et tous ceux qui souhaitent découvrir les trésors culinaires des Caraïbes. La Caribbean Rum & Food est l’occasion de « goûter » la Caraïbe de façon ludique et pédagogique.

Point sur la situation chaotique de la République Démocratique du Congo

La République Démocratique du Congo (RDC) traverse actuellement une période de tensions accrues, notamment dans l’est du pays. Les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et le groupe rebelle du Mouvement du 23 mars (M23) se sont intensifiés, entraînant des conséquences humanitaires et sécuritaires significatives.

Le M23 a récemment pris le contrôle de la ville stratégique de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Cette occupation a provoqué des déplacements massifs de populations et une crise humanitaire aiguë.

Tensions et troubles civils à Kinshasa

Bien que les combats se concentrent principalement à l’est du pays, la capitale, Kinshasa, n’a pas été épargnée par les tensions. Des manifestations violentes et des troubles civils ont eu lieu récemment, ciblant notamment des ambassades étrangères. Les autorités ont mis en place des barrages routiers temporaires et des fermetures de routes, y compris sur les axes menant aux aéroports, rendant la situation instable et imprévisible. Plusieurs écoles de Kinshasa étaient également fermées.

Après Goma, le M23 s’attaque au Bukavu

Face aux avancées du M23 à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), près de Bukavu, une centaine de civils congolais se sont enrôlés dans l’armée pour combattre. Motivées par le patriotisme et la volonté de stopper l’avancée du groupe armé, perçu comme soutenu par le Rwanda, ces nouvelles recrues, comprenant d’anciens combattants et membres de milices locales, recevront une formation militaire accélérée avant d’être déployée au front. L’inquiétude règne à Bukavu, située à proximité des zones de conflit. Le ministre provincial assure que les volontaires recevront une formation avant leur déploiement.

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont définitivement quitté la CEDEAO

La CEDEAO (Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest) est une organisation régionale créée en 1975 par le Traité de Lagos. Elle regroupe 15 pays d’Afrique de l’Ouest et vise à promouvoir l’intégration économique, politique et sociale de ses membres. Ses principaux objectifs sont de faciliter la libre circulation des personnes, des biens et des services, de promouvoir le commerce intrarégional, d’assurer la stabilité politique et la sécurité dans la région et de soutenir le développement économique des États membres.

De la CEDAO à l’AES

L’Alliance des États du Sahel (AES) est une coalition récente créée en septembre 2023 par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, trois pays d’Afrique de l’Ouest qui partagent des défis sécuritaires, politiques et économiques communs.

L’objectif de cette coopération est de renforcer la sécurité de ces territoires exposés aux attaques terroristes, d’assurer la libre circulation des personnes et des biens permettant ainsi la prospérité économique et sociale et d’asseoir leur souveraineté sur la scène internationale.

Mais alors pourquoi ces pays ont-ils quitté la CEDEAO ?

Le Niger, le Mali et le Burkina avaient déjà annoncé leur retrait de la CEDEAO un an plus tôt, soit en janvier 2024. Le 29 janvier 2025, ils ont officiellement quitté la communauté afin de prendre leur envol et d’arracher leur souveraineté. En effet, les pays de l’AES ont reproché à la CEDEAO de ne pas assurer la sécurité de leurs pays contre les attaques des groupes armés de la région, ce qui a engendré plusieurs attentats et alimenté de nombreuses tensions. De plus, l’AES soupçonne la CEDEAO de servir des intérêts autres que les leurs, notamment ceux de l’occident.

Malgré les efforts de la CEDEAO pour dissuader ces pays de quitter l’organisation, le retrait est devenu effectif après une période de préavis d’un an. La CEDEAO a toutefois décidé de "garder ses portes ouvertes" en continuant de reconnaître les passeports nationaux de ces pays et en maintenant la coopération diplomatique.

Une rupture définitive avec la CEDEAO par l’entrée en vigueur d’un nouveau passeport

Le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont introduit un nouveau passeport commun à la suite de leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Ce passeport, émis dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel, est entré en circulation le 29 janvier 2025.

Les nouveaux passeports biométriques de l’AES ne comportent pas le logo de la CEDEAO, reflétant ainsi la séparation de ces pays de l’organisation régionale. Les anciens passeports arborant le logo de la CEDEAO restent valides jusqu’à leur date d’expiration, offrant aux citoyens une période de transition pour obtenir les nouveaux documents de voyage.

Cette initiative vise à harmoniser les documents de voyage et à faciliter la mobilité au sein de l’AES et au-delà, tout en affirmant l’autonomie de ces nations dans la gestion de leurs affaires internes.

 

 

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