Les îles de la Caraïbe vont-elles disparaître ?

Les îles de la Caraïbe vont-elles disparaître ?

C’est une question qui se fait de plus en plus entendre et qui mérite le détour tant les phénomènes d’érosion deviennent alarmants.

En effet, on a pu observer sur l’ensemble des îles de la Caraïbe, notamment en Martinique, un « retrait » de certaines plages de la côte ouest particulièrement. Des plages qui reculent et rétrécissent de plus en plus, des côtes littorales rongées et qui menacent de nombreuses habitations martiniquaises.

Quelles sont les origines de ces érosions ?

La principale cause de ces érosions est les phénomènes cycloniques, tempête, dépression tropicale ou encore ouragans qui rongent littéralement plusieurs mètres de plage à leur passage.

Hormis ces phénomènes cycloniques, il y a aussi la montée du niveau de la mer dû au réchauffement climatique. La fonte des glaciers augmente considérablement la montée des eaux, favorisant ainsi l’avancée des eaux sur le littoral.

Enfin, on peut aussi considérer la modification du paysage naturel comme une des raisons de ces érosions. La croissance du secteur touristique a engendré la construction d’établissement en bordure de plage, ce qui a entraîné le prélèvement de matières tel que le sable ou les graviers qui empêchaient l’aménagement de certains sites touristiques. Lorsqu’on prélève de fortes quantités de matières minérales, cela crée un déséquilibre naturel qui peut se manifester par des glissements de terrain ou de l’érosion justement. Avec cette modification considérable du paysage, des cocotiers ont également été plantés en bordure des plages dans un but esthétique, seulement, les cocotiers ne permettent pas de solidifier ces sols déjà fragilisés par la main de l’homme.

Certains habitants, pour aménager leur espace de vie ou pour des raisons plus personnelles, ont également participé à ces pratiques qui malheureusement ont entraîné les conséquences négatives citées plus haut.

Les îles vont-elles réellement disparaître ?

Avec des côtes littorales qui peuvent reculer d’une quinzaine de mètres à chaque passage d’ouragan, à terme certaines plages vont complètement disparaître. Les météorologues ont annoncé des ouragans de plus en plus puissants et donc destructeurs, ce qui n’arrangera certainement pas la situation. L’ouragan Béryl n’a ’ailleurs pas été sans conséquence, puisqu’on a pu observer encore une fois des plages rongées par l’avancée de la mer. Les plages du Diamant, du Prêcheur ou encore de Saint-Anne situées sur la côte Caraïbe en Martinique sont les plus exposées. Et sans compter les ouragans, une simple houle peut activement participer à cette problématique d’érosion. À terme, plus la mer va avancer et plus les plages vont reculer, ce qui réduira petit à petit la superficie des îles.

Que faire contre ces érosions ?

Malheureusement, il n’y a pas de solution contre les érosions, la nature est souvent plus avisée que l’homme et a souvent le dernier mot. Les municipalités martiniquaises, telles que la commune du Prêcheur, ont néanmoins proposé aux habitants, logeant sur les côtes, de nouveaux logements sur les hauteurs des collines, afin qu’ils puissent être à l’abri des dangers liés aux érosions. La seule solution qui reste est donc de s’éloigner des côtes et par conséquent d’abandonner sa demeure. Ce choix est particulièrement difficile quand on sait que des centaines de familles ont bâti leurs maisons depuis des années et ont toujours vécu en harmonie avec le paysage marin.

L’érosion a depuis des années été un facteur destructeur pour les îles de la Caraïbe. Et la particularité de ce phénomène est qu’il est quasiment incontrôlable, laissant peu de marge de manœuvre pour la préservation des îles Caribéennes. Prévenir est mieux que guérir, mais force de constater que nous sommes d’ores et déjà dans cette phase de guérison, acteur et à la fois victime des conséquences du réchauffement climatique qui participe et participera encore à la disparition des magnifiques plages des Caraïbes et aux déplacements des populations vers des zones plus sécurisées.