Caraïbes-Afrique- : Parcours, Politique et Conflits
La Barbade au 38e sommet de l'union africaine.
La Première ministre Maya Amor Mottley est arrivée à Addis-Abeba pour participer au 38e sommet de l'Union africaine.
Le 38ᵉ sommet de l'Union africaine (UA) s'est tenu les 15 et 16 février 2025 au siège de l'organisation à Addis-Abeba, en Éthiopie. Ce sommet a rassemblé les chefs d'État et de gouvernement africains pour discuter de divers enjeux politiques et socio-économiques du continent.
Le thème principal de cette édition était « La justice pour les Africains et les personnes d'ascendance africaine en faveur des réparations », mettant en lumière la nécessité de reconnaître et de compenser les séquelles du colonialisme et de la discrimination.
La Barbade et l'Éthiopie, une histoire commune
La Barbade et l'Éthiopie partagent un lien historique et psychologique profondément enraciné qui dure depuis plus d'un siècle.
La Première ministre de la Barbade, Mia Amor Mottley, considère la victoire d'Adwa comme l'un des plus grands événements de l'histoire mondiale. Elle a noté que cette victoire a influencé de manière significative la croissance du panafricanisme dans les Caraïbes et qu'elle a également joué un rôle crucial dans l'avancement du mouvement pour les droits des noirs.
La bataille d'Adwa représente un moment historique pour l'Éthiopie, l'Afrique et tous les peuples marginalisés. Elle illustre la résilience et la force du peuple éthiopien. Cette bataille témoigne de la résilience, du courage et de la quête de justice et de liberté des noirs. Elle sert de message de résilience, d'unité et d'esprit inébranlable face à l'oppression et à l'injustice.
La ministre de la Barbade appelle les peuples à s'unir avec l'Afrique
« Le futur de ce monde n’est pas possible sans l’Afrique et sa diaspora » est le message qu’a transmis Mia Amor Mottley, la ministre barbadienne. Elle invite les peuples à s’unir avec l’Afrique en travaillant sur différents points clefs.
• La demande de réparations de la part des États responsables de l’affliction des peuples africains et afro-descendants.
• Faciliter la demande de visas pour avoir la liberté de se déplacer d'est en ouest, sans être obligé de passer par les pays du nord.
• Mettre en place les infrastructures aériennes et maritimes nécessaires permettant de relier l'Afrique et les Caraïbes et favorisant la libre circulation des peuples d'une région à une autre.
• Travailler sur l'émancipation des peuples afro-descendants, en laissant de côté les cicatrices de l'esclavage et en se libérant de l'esclavage mental.
Mira Amor a lancé un appel à la prise de conscience et la réflexion afin que l'Afrique et la Caraïbe renforcent leurs liens et travaille ensemble afin de construire un avenir meilleur. Selon Mira Amor, ces deux régions étroitement liées par l'histoire ont les ressources nécessaires afin de devenir prospères et construire l'avenir qu'elles espèrent, par elles-mêmes.
De la Guadeloupe à Kinshasa, le parcours atypique de Bruno Gustave
Bruno Gustave est un Guadeloupéen travaillant dans le domaine de la microfinance en République Démocratique du Congo. Passionné par l'inclusion financière, il vit en Afrique depuis 15 ans maintenant et n'a pas l'intention de retourner en France.
Diplômé d'un master dans une école de commerce à Poitiers, il réalise sa première expérience dans la microfinance lors d'une année de césure au Kenya.
Il a également pu faire ses preuves en participant à la création d'une institution de microfinance au Sénégal. Après avoir parcouru l'Afrique d'est en ouest, c'est finalement en Afrique Centrale qui posera ses valises, plus précisément au Congo-Kinshasa, où il occupe actuellement un poste de chef de division.
Le parcours de Bruno témoigne de l'attrait pour le continent africain. Il s'intéresse à la lutte contre la pauvreté et pense que la technologie peut aider à l'inclusion financière. Il estime qu'il est plus utile dans un pays comme le Congo qu'il ne le serait dans un autre pays européen où tout est déjà fait.
Par son implication pour le continent africain, Bruno montre qu'il est possible de trouver un sens à sa carrière en se sentant utile et en contribuant au développement d'un pays. Son expérience témoigne de l'importance de saisir les opportunités et de suivre sa passion, même si cela signifie s'éloigner de son lieu d'origine.
Développer un projet sur le continent africain c'est participer à sa prospérité, contribuer à réduire la pauvreté et se sentir utile pour tout un peuple.
Suite et point sur la situation en République démocratique du Congo
La situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) est marquée par une intensification des affrontements et des déplacements massifs de populations .
Prise de contrôle par le M23
Le 16 février 2025, les rebelles du Mouvement du 23-Mars (M23), soutenus par le Rwanda, ont pris le contrôle de Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, sans rencontrer de résistance notable de la part des Forces armées de la RDC (FARDC).
Cette offensive fait suite à la prise de Goma, capitale du Nord-Kivu, en janvier 2025.
Désormais, le M23 contrôle des zones stratégiques le long du lac Kivu
Sentiment des habitants
À Bukavu, l'arrivée des combattants du M23 a été accueillie diversement par la population. Certains habitants les considèrent comme des libérateurs et espèrent un retour à la paix, tandis que d'autres expriment des inquiétudes quant à la sécurité et à l'avenir de la région. Malheureusement, des incidents graves ont été signalés, notamment l'exécution de trois garçons lors d'une altercation avec des membres du M23
Réactions de l'Union africaine et des États membres de la sous-région
L'Union africaine a exprimé sa profonde tristesse face à l'escalade du conflit et a appelé à un cessez-le-feu immédiat, exhortant toutes les parties à reprendre le dialogue pour éviter une guerre régionale à grande échelle. La France a fermement condamné l'offensive du M23 soutenu par le Rwanda et a appelé à l'arrêt immédiat des hostilités
Parallèlement, le Conseil de sécurité des Nations unies est sur le point d'adopter une résolution demandant au Rwanda de cesser son soutien au M23 et de retirer ses troupes de la RDC sans conditions. Le Rwanda, de son côté, nie tout soutien au M23 et affirme que ses actions visent à sécuriser ses frontières contre les milices hutues alliées aux FARDC.
Aide militaire et situation humanitaire
En réponse à l'avancée du M23, des forces ougandaises sont entrées dans la ville de Bunia pour soutenir les troupes locales et contrer la violence des groupes armés. Cette intervention vise à stabiliser la région et à protéger les civils des exactions commises par les rebelles.
La situation humanitaire se détériore rapidement, avec plus de 40 000 réfugiés congolais ayant traversé la frontière vers le Burundi dans l'espace de deux semaines, fuyant les combats. Cet afflux massif exerce une pression supplémentaire sur les ressources déjà limitées du Burundi et aggrave la crise humanitaire dans la région.
En outre, des tragédies ont été rapportées, notamment le chavirement d'un bateau transportant des réfugiés sur le lac Albert, entraînant la mort de 22 personnes. Ces incidents soulignent les risques encouragés par les civils tentant de fuir les zones de conflit.
La communauté internationale est appelée à intensifier ses efforts pour apporter une assistance humanitaire aux populations affectées et soutenir les initiatives visant à rétablir la paix et la stabilité dans l'est de la RDC .