“L’origine négro-africaine du savoir grec”, Synopsis du livre de Jean-Philippe OMOTUNDE : Que faut-il retenir ?
Le travestissement de la vérité historique du monde oblige les Africains à l’apprendre deux fois. Premièrement et paradoxalement, à l’école, dans la famille ; deuxièmement et curieusement dans les écrits de la crème rare des savants africains ou afrodescendants dans laquelle on retrouve notamment : l’Osiris Cheik Anta Diop (Sénégal), le professeur Théophile Obenga (République du Congo) et le savant Jean-Philippe OMOTUNDE (île de la Guadeloupe), etc.
Le savant Jean-Philippe OMOTUNDE est l’un des dignes fils du continent africain, originaire de l’ile de la Guadeloupe qui a toujours trouvé énigmatique que les connaissances relatives à l’histoire des Nègres, qui lui ont été transmises dans le cadre scolaire ou familial soient restées très superficielles. Il fut dès lors convaincu de suivre les traces de ses devanciers (Cheik Anta Diop, Théophile Obenga) dans le rétablissement de la vérité historique du monde en général, de l’Afrique en particulier.
Le savant Jean-Philippe OMOTUNDE est auteur de plusieurs ouvrages célèbres, mais la recette spéciale qu’entend vous présenter cet article est, une réflexion autour de son livre intitulé : L’origine négro-africaine du savoir grec, Vol. 1, Éditions MENAIBUC, Yaoundé, 2000. C’est un livre d’histoire dans lequel l’auteur livre le témoignage explicite des Grecs sur la véritable origine de leur pensée scientifique.
Ce livre se résume en cinq (5) points notamment :
- Les fondements racistes du « modèle aryen » ;
- Le dogme du miracle grec ;
- De la négritude des anciens Égyptiens;
- L’avancée de l’Égypte en matière scientifique et
- Les sources africaines du savoir grec.
I. LES FONDEMENTS RACISTES DU « MODÈLE ARYEN »
Cette partie aborde l’approche académique de l’histoire de l’humanité en occident et dans de nombreuses régions du globe placées sous son influence, qui fait de la Grèce antique le point originel et central de la pensée et du berceau de principales disciplines scientifiques.
Le système d’éducation occidentale a été érigé de telle sorte que les élèves apprennent que les premiers plus grands penseurs et théoriciens du monde sont les savants européens antiques (Thalès, Platon, Euclide, Pythagore, etc.).
Certains auteurs ont soutenu cette pensée parmi lesquels on dénombre :
Wilhelm Von Humboldt : « Nous ne comprendrons rien de l’importance du lien qui nous unit à eux (les Grecs) si nous commettons l’erreur de la (la Grèce) mesurer à l’aube du reste de l’histoire du monde » (cf. Humboldt – 1903-1936, III, P. 188) ;
David Hume : « je suspecte les Nègres et en général les autres espèces humaines d’être naturellement inférieurs à la race blanche » ;
Les Cahiers de Sciences et Vie : en février 2000, les Cahiers de Sciences et Vie consacraient un numéro spécial aux mathématiques sur lequel on pouvait lire : « De nombreux historiens ont désigné la Grèce dès VI-Vème siècles av. J.-C. comme le véritable lieu de naissance des mathématiques ».
Le professeur Jean-Philippe OMOTUNDE n’a pas tardé à traiter cette position de « mégalomanie blancologique ».
II. LE DOGME DU MIRACLE GREC
Pour comprendre ce dogme, il faut se confier à la réflexion suivante : la longévité de la civilisation égyptienne antique est de près de 3 700 ans d’histoire. On se rend compte qu’il a fallu à l’homme des milliers d’années pour faire une seule découverte.
Or, on veut nous faire croire, qu’un seul peuple, à savoir les Grecs, a pu faire un si grand nombre de découvertes en si peu de temps (à peine 1 000 ans d’histoire), sans avoir les castes de prêtres, sans avoir un pouvoir favorable à ce type d’entreprise, mais à partir simplement de l’écriture, qui lui a été d’ailleurs transmise par des Phéniciens fortement métissés sous protectorat égyptien.
C’est pour contourner cet obstacle que les chercheurs occidentaux ont inventé le dogme du miracle grec. Ce principe veut que personne ne sache vraiment comment sont nées les sciences en Grèce. Les savants Grecs ne nous ont pas laissé des précisions sur leurs vies.
La thèse du dogme du miracle grec est rejetée par plusieurs auteurs notamment :
Ernest d’Aster ;
Flavius Josèphe : « les Grecs n’ont dès l’origine tenu des annales officielles (…) l’insouciance des Grecs depuis l’origine, à consigner chaque événement dans les annales officielles, voilà surtout ce qui causa l’erreur et autorisa les mensonges de ceux qui plus tard voulurent écrire sur l’antiquité… » (cf. Contre Apion.
III. DE LA NEGRITUDE DES ANCIENS EGYPTIENS
Une confrontation internationale organisée par l’UNESCO en 1974 au Caire, portant sur l’origine éthique du peuple égyptien a mené à la reconnaissance de la thèse du Savant Cheik Anta Diop et de son disciple, le Professeur Théophile Obenga.
Le rapport de ce Colloque, dit les actes du Colloque sont disponibles au Centre Beaubourg à Paris.
Les preuves de l’africanité des Égyptiens ont été fournies par plusieurs scientifiques notamment :
Volney (1757-1820) : qui parle à propos du visage du Sphinx, « en voyant cette tête de Nègre dans tous ses traits… » (cf. Voyage en Syrie et en Egypte) ;
Victor Schoelder ;
Diodore de Sicile : en visitant le sud de l’Egypte et nous apprend : « les Éthiopiens affirment que les Egyptiens sont des colons originaires de chez eux et que cette colonie fut conduite par Osiris » (cf. Livre III) ;
Plutarque et SAWAT EL ASSIOUTY et Hérodote : ajoutent que la particularité d’Osiris était d’avoir une peau noirâtre ;
Mas Udi : insistera même sur le climat aride de l’Egypte qui ternit le teint et rend les cheveux crépus. (cf. Les prairies d’Or).
IV. L’AVANCEE DE L’EGYPTE EN MATIERE SCIENTIFIQUE
Les scientifiques occidentaux ont voulu faire croire au monde que les Égyptiens n’ont pas consigné leurs inventions ou ne les ont pas théorisées, le Professeur OMOTUNDE s’offusque et mène la réflexion suivante :
Est-il possible de s’adonner aux sciences sans les théoriser ? Les Égyptiens ont-ils construit l’immense temple de Karnak sans faire un plan, sans unité de mesure, sans connaissance mécanique et technique, sans connaissance en trigonométrie et en architecture ?
Ont-ils parfaitement orienté les Pyramides selon les astres célestes (axe nord-sud) sans connaitre l’astronomie, les quatre points cardinaux et sans utiliser d’instruments optiques ?
Ont-ils pu rassembler pour construire la pyramide de Khéops, 2 300 000 blocs de pierre dont chacun pèse au moins deux tonnes, sans maitriser la trigonométrie (dans la chambre du pharaon, les dalles qui forment le plafond font cinquante tonnes chacune) ?
Ont-ils inventé une pyramide triangulaire sans calculer son ère, sa surface ?
Les spécialistes savent qu’il est impossible de réaliser certaines découvertes sans auparavant théoriser. Ainsi, ceux qui veulent faire croire que les Égyptiens n’avaient pas connu de mathématiques ne disent pas la vérité.
Les Égyptien sont inventé les Maisons de vie, devenues plus tard les écoles.
Le débat sur l’origine africaine du savoir grec est tranché par les papyrus. Quid ?
L’histoire du papyrus s’étale sur 4 000 ans av. J. C. (plus vieux que tous les savants Grecs). Les papyrus étaient un traité de science dans la Médecine, les mathématiques, la musique, l’art, la physique, la Chimie, etc. ils mesuraient 800 mètres de diamètres (8 terrains de football). Ainsi plusieurs auteurs ont recopié le papyrus selon leurs spécialités. Nous obtenons donc, le papyrus de Moscou, de Berlin, de Rhind, de Londres, de Hearst, de Brooklyn, de Carlsberg, Smith.
Les papyrus ont résolu :
Les nombres irrationnels ;
Le théorème du carré de la diagonale notamment dans le cas d’un triangle rectangle isocèle ;
Le théorème permettant de calculer l’aire d’un triangle (problème n°51 papyrus de Rhind) ;
Le problème de la quadrature du cercle (problème n°48 papyrus de Rhind) ;
Le théorème permettant de calculer la pente d’une pyramide à partir des lignes trigonométriques habituelles (sinus, cosinus, tangente, cotangente, exercices 56 à 60 du papyrus de Rhind), etc.
Sur le plan de la Médecine, le papyrus Smith qui est une copie d’un document de l’ancien empire nubien-égyptien est un formidable traité chirurgical de par sa précision et sa logique dans le traitement des lésions traumatiques. 48 cas de chirurgie osseuse et diverses pathologies externes dont Hippocrate s’est largement inspiré.
V. LES SOURCES AFRICAINES DU SAVOIR GREC
Une démonstration que les savants grecs sont les premiers afro-centristes est faite de façon claire et nette dans cette partie.
Il est prouvé par les écrits des scientifiques et chercheurs grecs sincères, le voyage en Egypte de la quasi-totalité de savants Grecs antiques et le plagiat qu’ils y ont effectué notamment : Pythagore, Thalès, Homère, Euclide, Archimède, Eudoxe de Cnide, etc.
Plusieurs auteurs grecs ont démontré cette évidence notamment :
Jambique (disciple de Pythagore) ;
Porphyre
Diogène ;
Isocrate ;
Platon ;
Proclus ;
Diodore de Sicile.
Pour terminer, en écrivant ce livre, Jean-Philippe OMOTUNDE n’a pas voulu dire qu’aucun savoir n’existait chez les Grecs, avant leur contact avec les Nègres. En effet, savoir déjà se nourrir est un savoir.
Il n’y a pas eu de « miracle grec », mais plutôt un transfert suivit d’une acceptation des sciences africaines par le monde grec.
Il convient de tenter d’expliquer le retard de l’Europe dans l’accès à la civilisation. En effet, les Européens ont accédé à la civilisation les derniers (vers 500 avant J.-C.), très loin derrière les Africains (vers -4 236 avant J.-C. pour l’invention du calendrier que nous utilisons encore actuellement), les Asiatiques (vers -1 800 avant J. C. pour la Chine) et les Sémites (Mésopotamiens en -2 600 avant J.-C.).
Finalement, Jean-Philippe OMOTUNDE invoque l’aspect climatique et environnemental qui permet l’éclosion d’une civilisation pour peu qu’ils soient favorables. En Europe, la très longue période dite de « glaciation » est la seule vraie responsable de ce retard. La dernière grande période de glaciation, dite wurmienne, a duré près de 20 000 ans, soit de -40 000 à -20 000 avant J.-C. Imaginez un froid aride (près de -90° Celsius) obligeant l’homme à lutter constamment pour sa survie. Par contre eux-mêmes, les Grecs avaient constaté qu’en Afrique les climats et l’environnement étaient dès l’origine favorables.