Investir en RDC : L’appel du président de la république

Investir en RDC : l’appel du président de la République

Au lendemain de son élection pour son premier mandat entant que président de la République Démocratique du Congo en 2018, S.E.M. Félix-Antoine TSHISEKEDI a lancé un appel à toute la diaspora congolaise de retourner investir au pays. Malheureusement, le message fut mal compris par certains Congolais de la diaspora qui crurent que le président leur demandait de retourner vivre au Congo, pays au bord du précipice. Cet appel rentre dans le cadre du Mouvement international Back To Africa lancé plus tard par le Président ghanéen S.E.M. NANA AKUFO ADO en 2019. Toutefois, la question qui continue à se poser est : qu’en est-il réellement de ce mouvement ?

Le peuple congolais attend depuis des décennies la venue de grands investisseurs américains, français ou asiatiques en vue du décollage du pays de LUMUMBA. Cependant, la réalité sur le terrain est tout autre. Les investisseurs tant attendus ne viennent toujours pas et les espoirs d’un lendemain meilleur semblent s’éclipser, laissant ainsi la voie libre aux tentatives d’aventure européenne et américaine, rêve des jeunes désespérés.

Le Mouvement international Back To Africa est une idéologie qui prône le rapatriement des capitaux africains afin de reconstruire les économies des pays africains. Les Européens, Américains et Asiatiques font autant. Quand les colons sont venus en Afrique, ils ont érigé les voies ferrées pour transporter les richesses de l’Afrique en Europe. Les Asiatiques ne s’interdisent-ils pas de construire chez les étrangers. Les enfants d’Israël ne vivaient-ils pas sous les tentes chez les étrangers, car ils savaient qu’ils sont passagers. À un étranger on dira toujours retourne d’où tu viens.

Le narratif est simple : les Africains doivent travailler pour enfin investir chez eux en Afrique, construire chez eux et toujours servir les intérêts africains bien que vivant à l’étranger. Il n’est pas question que les Africains retournent physiquement en Afrique pour servir cette cause, non. De toute façon, ils finiront par revenir un jour. En effet, nous l’avons dit dans l’un de nos articles “L’Europe à tout prix, le rêve le plus en vogue des Kinois” que le système actuellement établi en Europe et en Amérique tend de plus en plus à faire comprendre aux Africains et afrodescendants qu’ils doivent retourner chez eux. Les Africains vivant en Europe, Asie, Amérique ou Océanie ne sont pas allés voler, piller et coloniser, mais plutôt travailler pour vivre de leur sueur. Cet appel est lancé aussi bien aux Africains qu’aux afrodescendants. C’est le cas de madame Magalie Cicéron, une Caribéenne très engagée dans le Mouvement et dont le feuilleton du parcours d’investisseur au Congo est relaté sur le média Karib Afrik “Partage d’expérience : Les aventures de Magalie”.

Ce mouvement produit des fruits depuis son lancement, car en 2023 une étude a fait état d’environ 57 milliards de dollars américains rapatriés en Afrique, dont 1 milliard de dollars américains en République Démocratique du Congo.

La RDC devrait avoir plus que ça au regard de son poids dans le continent, mais si elle est de loin devancée par le Nigeria et le Ghana (Pays très engagés dans le mouvement) c’est à cause de son retard dans l’anticipation des événements. Il suffit non seulement d’envoyer les agents de certaines administrations à des colloques internationaux sur les investissements au Congo. Il s’agit surtout d’opérer des réformes législatives et pratiques internes à impact visible.

La République Démocratique du Congo est le pays le plus riche du monde, point n’est besoin de le rappeler sur cet article. Pour que ses richesses deviennent palpables, il est question d’établir les responsabilités aussi bien des autorités du pays que des Congolais dans l’élévation de l’économie du pays comme c’est le cas dans certains pays africains notamment le Ghana, le Burkina Faso, le Bénin, etc., qui se sont remis en cause et ont jeté de nouvelles bases du progrès économique à travers le rapatriement des capitaux.

Responsabilités de dirigeants congolais

Les dirigeants congolais ont une grande responsabilité dans l’amélioration du climat des affaires. Pour inciter les Congolais et les autres africains à investir au pays, le gouvernement congolais doit :

  1. Améliorer le pilier d’infrastructures (routes de desserte agricole, infrastructure électrique et hydraulique dans les milieux ruraux, les logements sociaux) ;

  2. Améliorer les procédures d’investissements (faciliter les procédures aux investisseurs à travers l’accélération de la procédure de l’obtention des visas pour les étrangers et de création de sociétés. Cette célérité est souvent théorique, mais elle doit devenir pratique) ;

  3. Centraliser toutes les procédures fiscales à une régie financière : Trop d’impôts tuent l’impôt, dit-on. Après avoir éliminé les impôts, droits, taxes et redevances de trop, le gouvernement devra centraliser la procédure fiscale à la DGI, pour tous les impôts de la compétence du pouvoir central et les impôts de la compétence concurrente entre le gouvernement central et les provinces ; aux régies financières provinciales pour les impôts de la compétence des provinces ;

  4. Communiquer rigoureusement : si le message du président a été mal compris, c’est parce qu’il n’a pas été suivi d’une vulgarisation adéquate. Le gouvernement doit à travers les ateliers, les séminaires, les campagnes, informer les potentiels investisseurs des avancées significatives que le pays enregistre.

Responsabilités des Congolais et de sa diaspora

Le Congo est l’héritage commun de tous les Congolais. Seuls les Congolais peuvent mieux valoriser le Congo en vue d’augmenter la quote-part de la RDC dans le rapatriement des capitaux en Afrique.

Les congolais, aussi bien ceux de la diaspora que ceux vivant au pays, ont une grande responsabilité à :

  1. Dénoncer des anti-valeurs dans le monde des affaires ;

  2. Se désolidariser de toute personne qui ternit l’image du pays soit en incitant les jeunes à s’exiler sans motif, soit en dénigrant publiquement les institutions en vue de les discréditer ;

  3. Adhérer massivement au Mouvement international Back To Africa et débuter les investissements en vue de rapatrier les fonds ;

  4. Prêcher les idées du Mouvement international Back To Africa à son entourage et rentrer en contact avec les organisations qui œuvrent pour le développement du Congo. 

Concluons pour dire qu’il y a encore de l’espoir pour le développement de la RDC, mais cela passera par le sacrifice aussi bien des autorités que du citoyen lambda. La musique et la prolifération des églises ne sont pas les seules choses qui vont faire avancer le pays. Au contraire, c’est le travail concret et pratique qui nous fera décoller. Nous devons quitter la parole et le rêve de grandeur pour aménager dans les actions, le suivi des projets et la mobilisation de toutes les ressources du pays pouvant servir à cette cause.

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