Cuba et Chine : Un Nouveau Pont Aérien Pour Stimuler Le Tourisme et Les Partenariats Économiques

Le 17 mai l’aéroport international José Marti de la Havane à Cuba a accueilli les passagers du vol Air China. Ce fut le premier vol d’une longue série. En effet, la compagnie a prévu de faire 2 vols par semaine. La liaison se fera par une escale en Espagne à Madrid. Le vol prendra 24h et coûtera en moyenne 1200$.

Ce projet contribuera à l’augmentation des voyageurs à Cuba. Le secteur du tourisme fait partie des secteurs clés économiques de l’île.  Elle dispose d’un patrimoine extraordinaire grâce à son histoire, sa géographie, sa culture et sa richesse environnementale. Elle se doit d’investir dans ce secteur.

Pour rappeler quelques chiffres en 2023, les Chinois qui ont visité l’île étaient au nombre de 18 000. Selon le rapport de l’ONEI on compte 3,2 millions de voyageurs dont 2,4 millions de touristes étrangers qui proviennent des pays suivants :

• 940 000 Canadiens, 

• 320 000 Cubains vivant à l’étranger (environ 650 000 touristes en 2018)

• 185 000 Russes,

• 159 000 Américains, 

• 89 000 Espagnols, 

• 69 000 Allemands, 

• 62 000 Mexicains. 

Malgré une augmentation de 34% en 2023, Cuba souhaite atteindre un objectif de plus 3,5 millions par an. Il faudra faire face à la concurrence bien rodée des pays comme la république Dominicaine qui ne compte pas moins de 5,5 millions de visiteurs.

Politique de visa et relations internationales

Pour faciliter les échanges entre la Chine et Cuba, le pays a mis en place une politique sans visa pour les détenteurs de passeport chinois. Cela à créer un enthousiasme croissant chez les chinois dans le choix de leur destination touristique d’après l’ambassadeur de M. Blanco Silva.

Au delà du tourisme, la stratégie économique

La Chine est connue pour sa puissance économique et sa capacité à créer de la valeur partout où elle s’installe. Cette liaison pourra être bénéfique pour des partenariats politiques et économiques. En effet on peut noter qu’une conférence de presse s’est tenue par la porte parole du ministère des affaires étrangères Mao Ning.

Il en sort les projets suivants :

·         Renforcer les échanges économiques et commerciaux : Explorer de nouvelles opportunités d'investissement et faciliter le commerce bilatéral.

·         Coopérer dans le domaine de la santé : Partager des expériences et des technologies pour lutter contre les pandémies et améliorer les systèmes de santé.

·         Développer des projets technologiques : Collaborer dans les domaines de la science et de la technologie pour stimuler l'innovation.

·         Accroître les échanges culturels et éducatifs : Promouvoir les échanges entre les institutions éducatives et culturelles des deux pays pour renforcer la compréhension mutuelle.

·         Renforcer la communication stratégique : Continuer à travailler ensemble sur des questions internationales et régionales d'intérêt commun.

Mettre en place des liaisons aériennes permettra d’accélérer et faciliter les échanges économiques.

Perspectives militaires

Au delà du renforcement des échanges économiques, il y a une stratégie géopolitique notamment militaire. Il est important de souligner la volonté de la Chine d’étendre sa présence militaire dans le monde et Cuba fait partie de ses plans, ce qui fera concurrence aux États-Unis. En effet le positionnement géographique de Cuba dans la Caraïbe se rapproche des États-Unis.

En conclusion, l'initiative d'Air China marque un jalon significatif dans la dynamique des relations sino-cubaines et ouvre de nouvelles avenues pour le développement économique et culturel de Cuba. Toutefois, son succès dépendra de la capacité de Cuba à attirer un nombre croissant de visiteurs tout en gérant les défis économiques et politiques qui accompagnent une telle expansion.

Réflexions et défis des relations Caraïbéennes et Africaine

La reprise des vols directs entre la Chine et Cuba, avec la nouvelle liaison Air China, marque un pas important dans le renforcement des relations bilatérales et la stimulation du tourisme sur l'île. Cependant, cette initiative soulève plusieurs questions. Pourquoi ne voit-on pas de telles liaisons entre l'Afrique et les Caraïbes, malgré des liens historiques et culturels forts ? Les intérêts économiques entre ces régions sont-ils insuffisants pour justifier des investissements similaires dans le secteur aérien ? De plus, le potentiel du tourisme culturel et mémoriel, promu par certains dirigeants, pourrait-il être une opportunité viable ou est-il trop fragile pour soutenir une telle initiative ? Ces questions méritent une réflexion approfondie sur les stratégies de développement régional et la diversification des alliances économiques et culturelles.