"Crises et Synergies : Résilience en Haïti & Madagascar - Alliances Afro-Caribéennes au Bénin"
Antigua & Barbuda : L’agriculture, un nouvel atout pour le tourisme à Barbuda ?
Le Premier ministre d'Antigua-et-Barbuda, Gaston Browne, a élaboré un plan visant à relancer l'agriculture à Barbuda en se concentrant sur la culture de la noix de coco et des arachides, ainsi que sur le développement d'une pépinière de plantes ornementales qui serviront à l’aménagement paysager des principales autoroutes et des espaces publics.
Ce projet vise à revitaliser l'économie de l'île, améliorer la sécurité alimentaire, et attirer le tourisme de luxe, profitant de la récente désignation de Barbuda dans le guide Frommer, comme destination haut de gamme à visiter en 2025. Le gouvernement d'Antigua-et-Barbuda mise sur une synergie entre le développement agricole et le tourisme pour faire de Barbuda une destination unique et attractive, capable d'attirer une clientèle aisée et soucieuse de l'environnement.
Le développement d'une agriculture locale de qualité contribuera à cette image et permettra de proposer aux visiteurs une expérience touristique plus authentique et enrichissante.
Le développement agricole créera des emplois dans la production, la transformation et la distribution de produits agricoles, ce qui profitera à la population locale et stimulera l'économie de l'île, qui ne dépendra plus uniquement de son tourisme.
Positionner Barbuda comme un pôle d'innovation agricole et de durabilité environnementale.
Le gouvernement veut faire de l'île un modèle en matière d'agriculture durable. Miser sur l'agriculture durable permettrait de renforcer la résilience de Barbuda face aux événements climatiques futurs en protégeant les sols, les ressources en eau et la biodiversité. En produisant davantage de denrées alimentaires localement, Barbuda réduira sa dépendance aux importations et sera mieux à même de garantir la sécurité alimentaire de sa population. L'amélioration des infrastructures, notamment de l'aéroport, est également prévue pour soutenir ce développement.
Le projet s'inscrit dans un contexte de reconstruction après le passage dévastateur de l'ouragan Irma en 2017.
Ce plan ambitieux du gouvernement d'Antigua-et-Barbuda créera un équilibre entre le tourisme et la production locale, permettant ainsi de concilier développement économique, protection de l'environnement et bien-être des populations. C'est une approche essentielle pour assurer un avenir prospère et durable à l'île.
Haïti : un pays en détresse, entre violence et vulnérabilité
La situation d'Haïti est de plus en plus alarmante. En effet, l'île est confrontée à une crise humanitaire sans précédent. La violence des gangs, l'instabilité politique et la pauvreté endémique ont engendré des déplacements massifs de population, rendant le pays encore plus vulnérable.
Violence des gangs en Haïti : plus d'un million de personnes contraintes de fuir
En Haïti, plus d'un million de personnes sont actuellement déplacées, dont la moitié sont des enfants. Ces déplacements représentent le triple du nombre enregistré il y a un an.
La violence des gangs est la principale cause des déplacements. Ces gangs contrôlent une grande partie de la capitale, Port-au-Prince, et leur violence a intensifié l’insécurité, l’effondrement des services essentiels, notamment les soins de santé, et l’aggravation de l’insécurité alimentaire. La majorité des personnes déplacées cherchent refuge auprès des communautés d’accueil, souvent des connaissances, des amis ou de la famille. D’autres luttent pour survivre dans des sites de fortune, qui sont souvent surpeuplés et manquent d’accès aux services essentiels, tels que l’accès à l’eau potable et la nourriture, ou encore l’accès à l’assainissement et l’éducation. Les conditions de vie se détériorent, exposant les familles à des risques croissants en matière de santé et de protection.
Depuis le séisme dévastateur de 2010, Haïti connaît une augmentation exponentielle de ses déplacements internes. Une augmentation qui ne cesse d’accroître tant Haïti est confrontée à une multitude de défis.
La situation en Haïti reste préoccupante. La violence des gangs, l’instabilité politique et la vulnérabilité aux catastrophes naturelles continuent de menacer la sécurité et le bien-être de la population. Des investissements à long terme dans la gouvernance, la sécurité et la cohésion sociale sont essentiels pour bâtir un avenir plus stable et prospère pour Haïti.
Madagascar : Dikeledi sème la destruction à Madagascar : 3 morts, des milliers de sinistrés et d’importants dégâts matériels
Le samedi 11 janvier 2025, un cyclone tropical nommé Dikeledi a touché le nord de Madagascar, causant des dégâts importants et des pertes humaines.
Dikeledi, une forte tempête tropicale
Le cyclone Dikeledi s’est formé dans l’océan Indien et est le premier de la saison cyclonique 2024-2025 à toucher Madagascar. Le cyclone a frappé la côte nord-est de Madagascar, notamment le district de Vohémar, avec des vents violents atteignant 180 km/h et des pluies torrentielles.
De lourds dégâts humains et matériels
La région de Vohémar, connue pour sa production de vanille, a été particulièrement touchée. Trois personnes sont décédées, emportées par les eaux, et d’autres ont perdu suite à l’effondrement de leur maison. On compte plus de 1000 personnes sinistrées qui ont été contraintes de quitter leur domicile et rejoindre des centres d’hébergement. Le bilan humain et matériel pourrait s’alourdir dans les prochains jours. De nombreuses habitations ont été inondées ou détruites. Les infrastructures, notamment les routes et les ponts, ont également été touchées.
Le cyclone Dikeledi laisse derrière lui un paysage de désolation à Madagascar
Le passage du cyclone Dikeledi a eu un impact dévastateur sur le nord de Madagascar, laissant derrière lui des victimes, des sinistrés et d’importants dégâts matériels. Les autorités malgaches et les organisations humanitaires sont mobilisées pour porter secours aux populations affectées.
Après avoir traversé Madagascar, le cyclone s’est dirigé vers Mayotte, plaçant l’archipel qui avait déjà subi un cyclone en décembre dernier, en alerte rouge. Étant déjà dans une situation préoccupante, l’archipel a été exposé à des inondations et des vents violents.
De Cotonou aux Caraïbes : Bâtir des ponts économiques, culturels et sécuritaires
Le mercredi 8 janvier 2025, une première réunion ministérielle entre le Bénin et la Communauté des Caraïbes (CARICOM) s’est tenue à l’hôtel Sofitel Cotonou Marina.
L’objectif de cette rencontre est de renforcer les liens entre le Bénin et les nations caribéennes, en travaillant sur 3 thématiques essentielles : la culture, l’économie et la sécurité.
Promouvoir la culture afro-caribéenne
Le Bénin et la Caricom travaillent sur la promotion du tourisme mémoriel, qui permettra aux ressortissants des pays membres de la Caricom de découvrir les sites historiques du Bénin liés à la traite transatlantique des esclaves, et aux Béninois de visiter les Caraïbes. Cette forme de tourisme est un axe fort de la politique du président béninois Patrice Talon.
Développer l’économie des régions caribéennes et africaines
Le Bénin et la Caricom prévoient de renforcer leurs liens économiques par le biais d’investissements croisés dans des domaines tels que le tourisme, la transformation agricole, l’industrialisation et la connectivité.
Renforcer l’aspect sécuritaire des régions afro-caribéennes
Le Bénin et la Caricom envisagent une coopération en matière de sécurité, notamment en ce qui concerne la situation en Haïti. Des discussions sont en cours pour l’envoi de militaires béninois en Haïti afin de soutenir et de renforcer la sécurité du pays, qui est ravagé par la violence des gangs et l’instabilité politique. Le ministre béninois des Affaires étrangères, Olushegun Bakari, a souligné l’importance symbolique d’Haïti en tant que première République noire au monde et a déclaré que "si Haïti tombe, nous tout noirs nous tombons".
Cette première réunion ministérielle Bénin-CARICOM marque un tournant dans les relations entre les deux régions. En s’appuyant sur des liens historiques et culturels forts, le Bénin et la CARICOM s’engagent dans une coopération ambitieuse et multiforme.
La volonté de s’unir face aux défis globaux, notamment la crise sécuritaire en Haïti, témoigne d’une solidarité forte entre les pays participants. Le tourisme mémoriel s’impose comme un vecteur important de rapprochement, permettant aux populations des deux régions de se reconnecter à leur histoire commune.
L’engagement à se rencontrer annuellement confirme la volonté de concrétiser les ambitions affichées et de bâtir une alliance durable et fructueuse.